Le président de transition du Gabon, le général de brigade Brice Oligui Nguema, a fait allusion à la création possible d’une commission vérité, justice et réconciliation pour répondre aux atrocités commises dans le passé du pays.
La junte militaire « se réserve le droit d’analyser les mérites d’une telle commission, » a-t-il déclaré mardi sous de vifs applaudissements lors de l’ouverture d’un forum sur la transition vers un régime civil.
Le général Nguema et son gouvernement militaire sont accusés d’avoir exclu des personnalités clés de l’opposition de ces pourparlers d’un mois, au cours desquels plus de 100 partis débattront d’une nouvelle constitution et d’un calendrier pour le gouvernement de transition.
Ses remarques sur un processus de vérité interviennent dans un contexte d’appels croissants à la justice pour les violences post-électorales de 2016, lorsque le président de l’époque, Ali Bongo, a été réélu de manière controversée dans des circonstances controversées.
Après une enquête préliminaire sur l’incident, les procureurs de la Cour pénale internationale ont décidé de ne pas ouvrir d’enquête formelle pour crimes contre l’humanité. Si la junte militaire gabonaise décide de lancer une commission vérité, justice et réconciliation, cela risque de rouvrir une blessure douloureuse.
« Le calendrier d’une transition me semble beaucoup trop étroit pour établir la responsabilité de chaque événement », a déclaré mardi le général Nguema. On ne sait pas clairement si sa déclaration est une demande indirecte de plus de temps au pouvoir ou de plus de temps pour mettre en place une commission.
Dans l’état actuel des choses, des élections ont été promises pour août de l’année prochaine.
