Depuis quelques jours, l’annonce d’une opération de maintenance sur le gazoduc ouest-africain suscite de nombreuses réactions au Togo, oscillant entre inquiétude et surprise. Pour clarifier les raisons de cette intervention quinquennale, des responsables de la West African Gas Pipeline Company Limited (WAPCo) ont rencontré des journalistes le 6 janvier 2025.
Cette opération, qui se déroulera du 5 février au 2 mars 2025, impactera le transport de gaz naturel du Nigeria vers les pays côtiers ouest-africains, y compris le Togo. Isaac Adji Doku, Directeur des Affaires d’Entreprise de WAPCo, a expliqué que cette maintenance vise trois objectifs principaux : assurer la sécurité des installations, garantir la continuité du transport et satisfaire aux exigences des assureurs.
« La maintenance est essentielle pour détecter et prévenir d’éventuelles anomalies, évitant ainsi accidents et fuites de gaz. Comme une voiture, le gazoduc nécessite un entretien régulier pour obtenir un certificat d’assurance. Une infrastructure bien entretenue est cruciale pour convaincre les assureurs et assurer la pérennité des opérations », a-t-il souligné. Les travaux comprendront le nettoyage et l’inspection de l’égout principal, qui achemine le gaz naturel depuis le Nigeria vers Cotonou, Lomé, Tema et Takoradi au Ghana. Cela impliquera la fermeture temporaire des tuyaux de connexion, ce qui pourrait entraîner une baisse de la production d’électricité et affecter la distribution d’énergie au Togo.
Pour limiter les désagréments, des mesures préventives ont été mises en place en collaboration avec le ministère de l’Énergie, les autorités du gazoduc et les clients. David Djangbiegou, coordinateur des opérations de WAPCo à Lomé, a indiqué que plusieurs solutions ont été envisagées, telles que le stockage de combustibles alternatifs pour alimenter temporairement les centrales et l’installation de nouvelles unités de production électrique par la CEET, soutenue par le gouvernement togolais.
Ces initiatives visent à réduire l’impact sur la population, bien que des périodes de délestage pourraient tout de même se produire. « Avant chaque maintenance, WAPCo informe ses partenaires et les gouvernements concernés pour qu’ils prennent les mesures nécessaires afin d’éviter une crise énergétique », a précisé Djangbiegou.
Bien que cette maintenance puisse causer des désagréments à court terme, elle est indispensable pour assurer la sécurité et la durabilité du transport de gaz dans la région. WAPCo s’engage à maintenir ses infrastructures aux normes pour garantir une distribution efficace du gaz naturel. À noter que la dernière maintenance de ce type datait de 2020.